Zacharie Blondel voleur de poules

19,00

Auteur : Philippe Cuisset

ISBN : 978-2-918406-41-9

Date de publication : Octobre 2018

Nombre de pages : 204

Format : 14 x 20,5

Genre : Roman

Après la Commune de Paris, de nouvelles lois vont réprimer les populations potentiellement dangereuses. La politique d’épuration sociale, déjà violente sous le Second Empire, se durcit sous la IIIe République. Déportation, transportation et relégation remplissent les bagnes de métropole ou d’Outre-Mer. Les travaux forcés, vantés par d’honorables ministres républicains, doivent aboutir à une forme de rédemption laïque que les bagnards sont censés porter jusqu’aux antipodes. Mais cette image colonisatrice d’une France modernisée, industrielle et triomphante, n’est qu’une façade.
En réalité, on nettoie le territoire de cette intarissable veine de misère, on rassure les honnêtes gens, on offre ainsi aux puissantes exploitations agricoles et minières une main d’œuvre à bas prix. L’administration pénitentiaire signe avec la direction de la Société Le Nickel des « contrats de chair humaine ».

Charles Zacharie Blondel, petit agriculteur ruiné, braconnier et voleur de poules, condamné à la relégation à l’Île des Pins, fut victime au bagne de Nouvelle-Calédonie de ce tout premier avatar du néo-esclavagisme colonial.

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Revue de Presse

Radio Primitive “Le fond de l’air effraie” : entretien avec Philippe Cuisset

Les polars de MiKa (17/04/2019) : Fin du XIXe siècle, à Rouen, le lecteur rencontre l’étrange personnage de Zacharie Blondel qui, pour un crime de la plus haute importance, se voit envoyer au bagne pour quelques mois… en Nouvelle Calédonie. Non ce n’est pas une blague, ni un roman qui manque d’originalité, c’est la réalité. Mais qu’a donc fait cet homme pour mériter une telle sentence ? Quel crime peut-on commettre pour se retrouver couper de sa famille et de son pays ? Zacharie, veuf et père de famille ruiné, a volé des volailles et, surtout, a osé récidiver.
Non vous ne rêvez pas, ce genre de peine est bien arrivé. Les scélérats de son espèce ont, pour le bien des bonnes familles, étaient expulsés de notre chère France laissant parfois, comme Zacharie, leurs enfants se débrouiller seuls. Vive la IIIe république … on est toujours surpris d’apprendre de nouvelles anecdotes sur l’histoire de notre France.
Merci à l’auteur, Philippe Cuisset, d’avoir rassemblé ce lot de documents pour nous offrir, comme il l’indique, ce traitement romanesque à ce personnage très particulier qui semble spectateur de sa propre histoire. D’une geôle à l’autre, perdu sur une île inconnue ou encore enfermé dans la cale d’un bateau durant des mois, Zacharie observe, se pose des questions et subit son triste sort.

Le blog de passion de lecteur (25/02/2019) : Au fond, on retiendra au quotidien la douleur (physique et morale) et la progressive déshumanisation de Zacharie, ce symbole, dans ses derniers jours sur le continent puis dans le long transfert enchaîné vers la Nouvelle Calédonie comme dans sa fin de peine sur du défrichage et dans les mines de nickel, les rivalité, rixes, le désespoir de ses compagnons d’infortune, conduit pour certains à la folie. Les mots et les descriptions comme l’état de sa pensée et de ses compagnons sont tragiquement simples et prégnants.
C’est au scalpel que Philippe Cuisset dresse aussi les portraits de ces charognes (juge, militaire, médecin, gouverneurs, industriels…) qui ont tout mis en œuvre pour que tout éclat d’humanité, de raison d’être chez ces pauvres hères bannis de la société de l’époque soient anéantis.
Une lecture d’une grande densité, qualité et solidement argumentée qui est un témoignage capital de cette époque, un plaidoyer contre le retour d’un tel système.

Babelio – Sharon (24/02/2019) : Le livre est divisé en trois parties, comme les trois actes d’une tragédie. Comme dans une tragédie ordinaire, banale, quotidienne, Zacharie est impuissant à modifier son destin, d’autres ont décidé pour lui. Les recours, l’appel, rien à faire. Le voyage, qu’il faut terminer sans se rebeller et en bonne santé. Le travail au bagne – survivre sans blessure, en se rendant compte que ce que l’on fait ne sert à rien. La mort, au bout du chemin, parce que l’espoir est abandonné depuis longtemps, parce que survivre est impossible aussi.
Le livre est court, parce qu’il est sans précision inutile. Cela ne veut pas dire qu’il ne nous plonge pas, littéralement, dans les geôles des prisons, dans la puanteur du bateau, dans la flore calédonienne. La mort est là toujours, les morts sont dans les pensées, comme la femme de Zacharie, morte à 36 ans de tuberculose, ou ces morts dont il découvre les tombes en Nouvelle-Calédonie. Les annexes nous permettent de découvrir les documents d’époque, et participent à la sortie de l’oubli de ce simple voleur de poules – un parmi tant d’autres, à avoir été brisé par la justice.

Le blog de écrivain du caillou (Nouvelle Calédonie – 02/01/2020) Nouveauté disponible à Calédo Livres : ZACHARIE BLONDEL, VOLEUR DE POULES de Philippe Cuisset. Ce texte a pour but d’illustrer la parole de Jim Harrison : « La responsabilité de l’écrivain, c’est de donner une voix à ceux qui n’en ont pas. »
Ce roman, inspiré de l’histoire d’un vrai bagnard de Nouvelle-Calédonie, rend la parole et le droit au souvenir à des hommes dont la « déchéance » servit de prétexte pour en faire des esclaves oubliés de tous, broyés en toute légalité.

Les lectures de Joëlle – Tchat “Partage Lecture” (6 mars 2019) : Nous avons eu le plaisir de “parler” avec Philippe Cuisset, l’auteur de Zacharie Blondel, voleur de poules.
Pendant cette soirée les lecteurs du roman ont pu échanger avec Philippe Cuisset et son éditrice. Le partenariat avait eu un vif succès et les retours étaient tous positifs. L’auteur ne prenait pas un grand risque en nous rencontrant puisque nous n’avions que des félicitations à lui faire.
Une belle écriture, pas de “pathos”, un roman court, concis qui va droit au but. L’auteur ne s’est jamais rendu en Nouvelle Calédonie. C’est en lisant de la documentation sur le bagne et inspiré par une généalogie que lui vint l’idée de romancer la triste vie de Zacharie.
Un pauvre parmi les pauvres, un gilet jaune de l’époque. Un méprisé des “grands” de ce monde, un “oublié” des nantis.

22/11/2018 – Criminocorpus – Portrait du jour par Philippe Poisson : Entretien avec Philippe Cuisset

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