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Christian Cogné

L’auteur a vécu son enfance et adolescence sur le plateau de Vitry-sur-Seine, une ville de la banlieue parisienne où ça castagnait dur dans les années 60. Une assistante sociale conseille à ses parents d’inscrire leur enfant, maigrichon et bagarreur, à l’École du moulin vert en bordure de la N7. Il s’agit d’une maison de correction avec un grillage tout autour où l’enfant cramponne ses doigts, le regard rivé sur un cimetière de voiture et, plus haut dans le ciel, sur une projection de lui-même flottant dans le vide. Un sentiment de déréliction qui déterminera toute son existence, un vide sidéral qu’il faudra bien combler d’une façon ou d’une autre : ce sera par l’écriture…

S’évadant de la banlieue parisienne en mobylette, l’adolescent découvre la beauté des paysages de l’île de France, mais, écrit-il aussitôt : « La beauté sans amour c’est de la mélancolie. » Un sentiment durable qui l’incite à écrire son premier recueil de poèmes à l’âge de dix sept ans, Banlieue-Brume (Ed. Saint-germain des Près). Après son bac, il voyage en auto-stop, victime d’un accident de voiture spectaculaire dont il réchappe par miracle, il pose son sac-à-dos au Kremlin-Bicêtre et écrit un premier roman beat : Delirium-Bitume. « Traverser un paysage c’est se traverser soi-même » se rappelle-t-il avoir écrit, « c’est aller là où la silhouette du poète flâne et s’absente ». Mais ce récit halluciné, dont le sujet est la Route et les impressions fugitives, se perd lors d’un déménagement.

Il gagne sa vie comme instituteur spécialisé dans les SES (SEGPA). Une expérience qu’il n’aurait pas souhaitée à son pire ennemi, puis se rend en Grèce dans l’idée de quitter la France pour quelques années. C’est une révélation ! Il lui semble avoir vécu jusqu’alors dans les coulisses d’un théâtre d’ombres et de voir – soudain ! – la pleine lumière à la levée du rideau.
Après avoir trouvé un remplacement comme enseignant à L’Institut Français d’Athènes, il s’installe dans une petite maison sous l’Acropole. Reçoit chez lui des poètes, des musiciens et un polyglotte, un Falstaff, gros et grand bonhomme solaire, en fait… un sombre agent double ! Mêlé, à cause de lui, à une histoire grotesque d’espionnage qui défraie la chronique en Grèce, il doit quitter le pays où il désirait s’établir.

De retour en France, il renoue avec l’enseignement. L’expérience dans les classes difficiles de banlieue en lycées professionnels donnera lieu bien des années plus tard à un récit-témoignage, Requiem pour un émeutier (Ed. Actes Sud). Il profite de ses congés scolaires pour mettre en œuvre un projet : une trilogie qui illustre « la mémoire poétique ». Trois romans : Le roi d’Asiné (la mémoire des origines) publié aux éditions L’Age d’Homme ; Jf aux semelles de vent (les étapes de la mémoire poétique) publié chez Calmann-Lévy et L’Oracle américain (la mémoire trahie) publié aux éditions l’Age d’Homme. Il écrit des articles et des guides culturels sur la Grèce et la Crète (Ed. Autrement-Seuil). Le théâtre l’attire également, il monte une compagnie et fait jouer ses propres pièces en prise avec l’actualité (une trilogie de nouveau) : Human Bomb ; Des étrangers plus mobiles que les vagues ; Le communiqué du rond-point.

Son nouveau roman Vaisseau Humanité 2.0 est paru en avril 2020 chez Kyklos Editions