Revue de Presse
Le blog de passiondelecteur (27/12/2018) : Encore une fois, ce récit choral est mené avec un brio tout à fait exceptionnel. Tisser une toile à partir de destins de femmes africaines marquées dans leurs chair et âme par des traditions millénaires et tribales de toute puissance – masculine, trop souvent tolérée voire assistée par la complicité d’autres femmes.
Le talent de Marie Gisèle Nkom est de replacer avec concision et force ces destins de femmes dans des lieux et époques troublées (politiques, tribales, religieuses…), tout cela avec une grande justesse et adéquation avec ces années. D’une plume franche, concise et sans concession aux sentiments humains comme à leurs travers, c’est le destin de sœurs qu’elle invite le lecteur à partager, parfois avec violence (l’excision, le viol, la violence…) mais avec aussi beaucoup de douceur et de compassion pour la pureté des âmes de ces deux héroïnes. Les travers de notre époque (immigration, exploitation, chantages) ne sont pas non plus tus, une fresque si contemporaine et riche en questionnements.
En tout cas, indiscutablement, pour moi, le talent de Marie Gisèle Nkom est indéniable et c’est une auteure à suivre absolument.
La Constellation Livresque de Cassiopée (05/01/2019) : Coup de cœur, coup de gueule, coup de poing… Voilà les premiers mots qui me viennent après avoir refermé ce magnifique roman.
Coup de cœur pour :
– la parole donnée aux femmes, même si on les fait taire, on les avilit, on les oublie, elles sont « présences » dans les pages et forcément elles s’installent durablement dans notre cœur….
– l’écriture de l’auteur : sobre, talentueuse, emplie de révolte, de celle qui s’exprime dans le silence, entre les lignes, entre les mots et qui vous frappe de plein fouet, vous laissant pantelant, épuisée devant tant d’injustices cachées, d’horreur passée sous silence, de maltraitances minimisées sous prétexte que … Elle porte un message fort, avec doigté, en peu de mots, mais si bien choisis qu’il se suffisent à eux-mêmes.
Coup de gueule :
– poussé par l’auteur, par certains de ses personnages, relayé par un style vivant qui vous place au plus près des événements, vous obligeant à regarder, à ouvrir les yeux sur l’inconcevable, l’inacceptable…
Il est si douloureux de constater que l’humain peut être cruel, violent, s’enfermant dans ses principes, sa haine, ses traditions ancestrales, n’acceptant pas d’évoluer, refusant de voir la souffrance qu’il inflige…
– contre notre société, qui ne fait pas toujours face, qui fait (trop ?) des compromis, essayant de ménager tout le monde, ne résolvant pas les problèmes de l’immigration, de la violence, du chantage…
– et nous ? Au lieu de faire l’autruche, si on osait élever la voix ?
Coup de poing :
– prendre un tel récit en pleine face c’est accepter d’être bousculée, c’est savoir que l’on va (re)découvrir des faits, des actes, qu’on avait enfouis au plus profond de notre mémoire pour ne plus les « connaître ». En couvrant de silence ces barbaries, ces atrocités, ne se pose-t-on pas en complices ?
– envoyé par les protagonistes, qui sont en quête. Ils cherchent la vie, l’amour, la rédemption, l’avenir meilleur, le combat… Chacun a sa part d’ombre, ses failles…
Ce roman, c’est l’histoire de rencontres, certaines très enrichissantes, d’autres destructrices, d’autres enfin qui se transforment au fil du temps, influencées par les mauvais conseilleurs, par le poids de la violence ou parce qu’on n’a plus le choix (et c’est encore pire)…
C’est également la voix de ses femmes qui ont voulu prendre leur destin en mains et qui n’ont pas toujours pu faire ce qu’elles souhaitaient car elles n’étaient pas vraiment libres…
C’est, en conclusion, des lecteurs, qui resteront marqués par ce qu’ils ont lu, habités de questionnements sans réponse, se disant : « Mais pourquoi ? » et repartant dans leur quotidien, le cœur en vrac…
Merci à Marie Gisèle d’avoir mis des mots sur les maux de ces exclus pour leur redonner vie et, qui sait, un peu d’espérance…
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